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Droit du travail

Mise à pied disciplinaire et mise à pied conservatoire, quelles différences ?

Mise à pied disciplinaire et mise à pied conservatoire, quelles différences ?

La mise à pied est une suspension temporaire du contrat de travail pendant laquelle le salarié est « exclu » de l’entreprise. Disciplinaire ou conservatoire, il est impératif de bien les différencier !

Comment distinguer les deux notions de mise à pied disciplinaire et mise à pied conservatoire ?

Entrepreneurs et salariés les confondent parfois, pourtant la différence fondamentale entre les deux types de mise à pied, c’est que l’une constitue une sanction et l’autre non. En effet, la mise à pied disciplinaire est une sanction à part entière prononcée à l'encontre d'un salarié qui a commis une faute d'une certaine gravité, ce qui justifie son exclusion temporaire de l'entreprise.

À l’inverse, la mise à pied conservatoire n’est pas une sanction : c'est une mesure de précaution préalable à une éventuelle sanction. Elle permet à l'employeur d'exclure le salarié de l’entreprise pendant toute la durée nécessaire à la procédure disciplinaire, dès lors que la gravité de son comportement le justifie. Une précision : le licenciement prononcé à la suite d’une mise à pied conservatoire n’est pas nécessairement disciplinaire (par exemple, il peut reposer sur une insuffisance professionnelle).

Attention ! La mise à pied conservatoire doit nécessairement être précisée. Il doit être indiqué qu’il s’agit d’une mesure conservatoire afin de la distinguer d’une sanction disciplinaire. À défaut, la mise à pied conservatoire pourrait être considérée comme disciplinaire et l’employeur serait empêché de sanctionner autrement le salarié pour les mêmes faits.

Comment prononcer une mise à pied ?

  • Quelle est la procédure pour la mise à pied disciplinaire ?

La procédure reste toujours un point de vigilance. Ainsi, puisqu’il s’agit d'une sanction, la mise à pied disciplinaire doit être prévue par le règlement intérieur (lorsque l’entreprise en a un) qui doit en préciser la durée maximale (Cass. soc., 7 janvier 2015, n°13-15.630). L’employeur qui souhaite mettre à pied un salarié pour sanctionner un comportement fautif doit impérativement mettre en œuvre la procédure disciplinaire (convocation du salarié à un entretien préalable notamment).

La lettre notifiant la mise à pied disciplinaire doit bien préciser les dates de début et de fin de cette mesure. Un employeur peut imposer au salarié de l’exécuter de manière fractionnée (par exemple, 7 jours de mise à pied sur une période étalée de 21 jours) à condition de fixer les dates de son exécution dès son prononcé et que cela n’ait pas pour objet ou pour effet de marginaliser le salarié (Cass. soc., 12 avril 2012, n°11-13.768).

  • Quelle est la procédure pour la mise à pied conservatoire ?

La mise à pied conservatoire ne constituant pas une sanction, aucune formalité n'est prévue par la loi pour procéder à sa notification. L’employeur peut donc informer le salarié de cette mesure par tout moyen, y compris oralement. Elle nécessite cependant l’ouverture simultanée d’une procédure disciplinaire (envoi de la convocation à l’entretien préalable à très bref délai).

À noter : Si la mise à pied conservatoire a été prononcée oralement, il est vivement recommandé de la mentionner dans la convocation à l'entretien préalable. Contrairement à la mise à pied disciplinaire, la mise à pied conservatoire ne peut pas être interrompue ou fractionnée, c’est-à-dire que l’employeur ne peut demander au salarié de revenir travailler temporairement pendant sa mise à pied conservatoire.

Attention ! Les représentants du personnel bénéficient d’un régime spécifique en cas de mise à pied, qu’elle soit disciplinaire ou conservatoire.

Le salarié doit-il être payé pendant sa mise à pied ?

La mise à pied, qu’elle soit disciplinaire ou conservatoire, a pour effet de suspendre le contrat de travail du salarié. Conséquence : il ne travaille pas et est privé de sa rémunération durant cette période. Mais s’agissant de la mise à pied conservatoire, le caractère définitif de cette perte de salaire dépendra de la sanction finalement prononcée par l’employeur :

  • En cas de sanction légère (blâme ou avertissement), l’employeur doit rémunérer le salarié pour toute la période de la mise à pied ;
  • En cas de mutation disciplinaire, de rétrogradation ou de licenciement pour faute simple ou non disciplinaire, la période de mise à pied conservatoire doit être payée (sinon, le salarié serait sanctionné deux fois) ;
  • En cas de mise à pied disciplinaire, les jours de mise à pied conservatoire s’imputent sur la durée de la mise à pied disciplinaire : l’employeur doit rémunérer le salarié uniquement si la durée de la mesure conservatoire a été plus longue que celle retenue pour la mise à pied disciplinaire ;
  • En cas de licenciement pour faute grave ou lourde, l’employeur n’est pas tenu de rémunérer la période de mise à pied conservatoire.

Le fait que la rémunération ait été versée au salarié pendant la mise à pied conservatoire n'empêche pas l'employeur de se prévaloir de la faute grave.

Le salarié peut-il contester sa mise à pied ?

  • Le refus du salarié d’exécuter la mise à pied conservatoire

La question se pose souvent en pratique. Pourtant, le salarié ne peut pas refuser d’effectuer sa mise à pied et continuer à se rendre sur son lieu de travail ; sauf si la mise à pied a été notifiée à l’oral, qu’il craint que son absence soit assimilée à un abandon de poste et qu’il se maintient à son poste dans l’attente d’une confirmation écrite de cette mesure (Cass. soc., 17 juin 2009, n°08-41.181).

  • La contestation judiciaire de la mise à pied disciplinaire

Si le salarié s'estime injustement sanctionné, il peut saisir le conseil de prud'hommes pour contester sa mise à pied disciplinaire. Dans ce cas, il est recommandé au salarié comme à l’employeur, de consulter un avocat en droit du travail du Cabinet Cassius Avocat.

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