Le départ d’un salarié ne peut se résumer par une simple poignée de main. En effet, lors de toute rupture du contrat (licenciement, démission, fin de CDD…), l'employeur doit obligatoirement remettre au salarié un certain nombre de documents, peu important la durée du contrat, la taille et l’activité de l’entreprise. Voyons lesquels …
A noter : il est conseillé aux employeurs de conserver un exemplaire de chaque document remis au salarié.
Le certificat de travail permet au salarié à la recherche d'un nouvel emploi de :
Aucune forme spéciale n'est exigée par la loi, mais la convention collective peut en imposer une ! A noter : il est toutefois conseillé de l’établir sur papier à en-tête de l’entreprise.
Le Code du travail impose qu’il indique les [1] :
Mais il doit bien évidemment également indiquer :
Toute autre mention est facultative et nécessite l’accord des deux parties, peu importe quelle partie la demande. Elle ne peut par ailleurs en aucun cas être diffamatoire, discriminatoire ou préjudiciable au salarié. Sans l’accord du salarié, l’employeur ne peut donc pas indiquer le motif du licenciement.
La seule obligation de l’employeur est d’informer le salarié, par exemple dans la lettre de licenciement, qu’il tient le certificat à sa disposition à la date d’expiration effective de son contrat de travail[3] (donc à l’expiration du préavis, qu’il soit exécuté ou non). Pour des raisons de preuve et pratiques, l’employeur peut le transmettre par courrier recommandé.
Le conseil de prud’hommes saisi par le salarié peut :
De plus, s’il ne le délivre pas ou s’il délivre un certificat non conforme, il s’expose à une amende pouvant s’élever à 750 euros[4] .
L’attestation Pôle emploi permet au salarié de faire valoir ses droits à l’assurance chômage, même s’il n’a pas droit au chômage.
Elle doit aussi être délivrée au salarié à la date de rupture du contrat de travail[5].Un modèle d’attestation est disponible sur le site de Pôle emploi, il indique :
Ces informations détermineront la durée et le montant de l’indemnisation chômage du demandeur d’emploi.
Elle peut être remise au salarié par tout moyen (en main propre, par courrier) au salarié. Elle doit aussi être transmise à Pôle Emploi, les modalités varient selon le nombre de salariés dans l’entreprise :
Le conseil de prud’hommes saisi par le salarié peut :
De plus, l’employeur qui ne délivre pas l’attestation Pôle Emploi s’expose à une amende pouvant s’élever à 1 500 euros [6].
C’est un inventaire des sommes versées au salarié lors de la rupture validé par le salarié qui reconnait avoir perçu l’intégralité des sommes dues ; d’où le terme « reçu » => l’employeur le reçoit en preuve de paiement de l’ensemble des sommes dues au salarié.
Le solde de tout compte doit énumérer de façon complète et précise toutes les sommes versées à l’occasion de la rupture du contrat, notamment :
Il est établi en double exemplaire, ce qui est mentionné dessus [7], un pour l’employeur, l’autre pour le salarié. Il est généralement remis en même temps que les autres documents de fin de contrat. A noter : si les documents sont envoyés par courrier au salarié, il devra renvoyer le reçu.
Le salarié est libre de signer ou non le reçu pour solde de tout compte et l’employeur ne peut en aucun cas se prévaloir d’un tel refus pour ne pas verser les sommes dues au salarié.
A noter : l’employeur dispose lui aussi d’un délai de 3 ans pour contester les sommes qu’il a versé, notamment s’il a trop payé. L’employeur doit donc veiller à rédiger tous ces documents avec précaution et précision pour éviter tout litige sur ce point ; les conseils d’un avocat en droit du travail peuvent alors s’avérer précieux.
[1]Article D. 1234-6 du Code du travail
[2]Article L.911-8 du Code de la Sécurité sociale
[3]Article L. 1234-19 du Code du travail
[4]Article R. 1238-3 du Code du travail
[5]Article R. 1234-9 du Code du travail
[6]Article R. 1238-7 du Code du travail
[7]Article D. 1234-7 du Code du travail