Transaction ou rupture conventionnelle[1], vous en entendez souvent parler sans savoir vraiment quand et comment les utiliser. Ces deux outils ont un point commun : l’objectif est de passer un accord amiable avec le salarié. Quelle différence alors ? La rupture conventionnelle vient rompre le contrat de travail alors que la transaction met fin à un conflit existant entre employeur et salarié. Plusieurs questions se posent.
La transaction est une convention conclue entre l'employeur et le salarié pour régler un conflit existant entre eux[2]. Il n’est pas possible, dans la transaction, de décider de la rupture du contrat de travail (pour cela il faut rédiger une rupture conventionnelle). L’intérêt de la transaction, c’est qu’elle rend confidentiel le litige qui oppose le salarié à l’employeur. Cependant, il n’est pas permis de transiger sur tout type de litige. Par exemple, selon l'article L. 482-4 du code de la sécurité sociale, toute convention contraire aux dispositions légales contenues dans le livre IV du code de la sécurité sociale relatif aux accidents du travail et aux maladies professionnelles est nulle de plein droit[3].
En plus de respecter les règles classiques en matière de contrats, vous devez respecter certaines obligations pour conclure une transaction.
C’est une condition posée par la loi, l’écrit est nécessaire pour prouver l’existence de l’accord. Il doit y avoir autant d’exemplaires que de parties. Pour une transaction conclue entre un employeur et son salarié, il faudra donc produire 2 accords datés et signés.
À noter : Si la transaction porte sur la rupture du contrat de travail, elle devra être postérieure à la date de cette rupture, par exemple la date du licenciement. Pour le prouver, la transaction doit être signée et le licenciement doit être notifié par lettre recommandée.
Le plus important est de mentionner l’accord de l’employeur et du salarié sur leur volonté de mettre fin au conflit qui les oppose.Mais il est conseillé de mentionner également :
Par exemple, la renonciation de l’employeur à une action civile contre le salarié ayant commis des agissements délictueux peut être valable. En revanche, le seul versement des indemnités de licenciement au salarié ne peut suffire à constituer une concession de sa part dans la mesure où cette somme lui était de toute façon due.
Attention ! L’effet de la transaction ne concerne que ce qui est indiqué dedans, il faut donc évoquer tous les points de conflits.
Il n’existe aucune obligation à verser une indemnité transactionnelle, mais dans les faits c’est très souvent le cas. Cette indemnité doit être déterminée en fonction des concessions faites par le salarié ou d’autres critères tels que le montant des indemnités de rupture ou le montant des dommages-intérêts que le juge pourrait lui allouer en cas d’action en justice. Il est souvent pris en compte l'ancienneté du salarié, sa catégorie professionnelle, sa capacité à retrouver rapidement ou non un emploi ou encore son âge. Il est aussi tenu compte des préjudices soulevés par le salarié. Tout est une question de négociation, et pour cela il vaut mieux être accompagné par un avocat spécialisé en droit du travail.
Une fois la transaction signée, le salarié et l’employeur sont tenus de l’appliquer. Vous renoncez alors aux droits mentionnés dans la transaction. Cela signifie que si la transaction ne porte que sur des heures supplémentaires impayées, le salarié pourra toujours agir contre l’employeur pour du harcèlement moral par exemple. En cas de non-respect de la transaction par l'une des parties, l’autre partie peut :
Attention, une transaction est un acte important aux conséquences juridiques lourdes, nous vous conseillons de solliciter l’aide d’un avocat en droit du travail du Cabinet Cassius Avocats pour la conclure au mieux de vos intérêts et négocier les meilleurs montants.
[1] Cf fiche pratique « Rupture conventionnelle : quel intérêt ? »
[2]L’article 2044 du Code civil prévoit que : « La transaction est un contrat par lequel les parties, par des concessions réciproques, terminent une contestation née, ou préviennent une contestation à naître. Ce contrat doit être rédigé par écrit. »